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Merci Rodin !

Première visite au Musée d’Art de Nantes entièrement rénové. Magnifique ! Scénographie de très grande qualité, oeuvres variées d’artistes illustres et moins connus, bâtiment aéré, lumineux …


Je tombe en arrêt sur ce Rodin. La statue est monumentale, elle me touche et je fais comme les touristes : je la prends en photo au cas où mes yeux l’oublieraient.

Je regarde à nouveau la photo à la maison et l’oeuvre me touche autant. Je ne sais pas pourquoi. Mais après tout, faut-il toujours qu’il y ait un « parce que » aux choses de la vie ? 

Puis hier matin, ma collègue Pauline m’appelle pour me dire qu’ils ont besoin de moi au bureau. Un petit couac avec un de nos groupes actuellement en voyage en France. Pas grand chose de très grave : la responsable du groupe pensait qu’il y aurait des toilettes dans le bus et il n’y en pas. Rien de dramatique quand on compare à l’actualité du moment et pourtant, je plonge presque aussitôt dans l’angoisse et la colère.


À ce moment-là, tandis que je peste d’être ENCORE sollicité par mes collègues, d’avoir à gérer LEURS merdes, d’avoir à ME taper la honte avec le groupe, d’être privé faire ce que MOI j’avais prévu de faire etc., l’image de la statue me revient en tête et je regarde à nouveau la photo.


Je me sens comme ces 3 hommes, la tête penchée en avant comme si, à leur instar, je portais littéralement le poids des malheurs du monde sur mes épaules. 

Je suis touché une fois de plus mais là, je comprends pourquoi !


Ca commence la semaine dernière quand je me fais cueillir en séance de supervision par mes paires qui me rappellent que mon orgueil est parfois mal placé et que je peux manquer d’humilité. Ouch ! Ca pique un peu mais ça me remet à ma place et m’aide à sortir d’un pathos narcissique à la Caliméro : relie-toi au monde, accepte de demander de l’aide : tu n’es pas tout-puissant Jérôme ! 


L’épisode de hier matin me rappelle que j’ai tout à gagner à prendre le temps d’accueillir ces moments d’abattement lorsque les nouvelles ne sont pas aussi bonnes que je les voudrais et à oser partager ces moments de fragilité avec les autres. Personne d’autre que toi ne te demande d’être au top constamment. Tu n’es pas le seul à ressentir l’abattement, la peur, la colère, la honte … Pourquoi as-tu peur de te montrer vulnérable ? Ose partager toute ta consistance humaine, même les zones plus rugueuses ou moins lumineuses.

Ce matin, c’est aussi un rappel que si c’est normal que j’assume les responsabilités de l’entreprise que je dirige, être responsable ne veut pas dire être irréprochable. S’excuser auprès d’une cliente parce que des collègues ont commis une erreur, ça n’est pas agréable, certes, mais ça oblige à contacter cette humilité qui nous rappelle que nous ne sommes que des Hommes et qu’Agrilys est une entreprise où on a le droit à l’erreur. Sacrée contrainte d’imperfection !


Agrilys c’est une équipe qui fait toujours de son mieux et c’est une grande fierté d’avoir des collègues qui ont compris que « la vie, ce n'est pas d'attendre que l'orage passe, c'est d'apprendre à danser sous la pluie ». Merci Pauline d’avoir partagé cette citation de Sénèque qui encourage à oser, à se mettre en action et à s’efforcer de regarder le bon coté des choses.   


Et ce qui me touche tant ?


C’est que ces trois hommes ne sont peut-être pas si effondrés que ça. On voit d’ailleurs combien ils se soutiennent mutuellement. A les observer, aucun d’eux ne semble plus fort que l’autre. Ils sont reliés par l’esprit, par le geste, par le mouvement du corps. On ressent entre eux l’alter-égalité. Leurs jambes semblent en position de départ, comme dans des starting-blocks. Le geste en avant de leur main rappelle l’engagement complice des Mousquetaires. Les corps sont musclés et costauds et contrastent avec leur attitude humble emprunte d’un abandon fraternel. Ils ne sont ni joyeux ni tristes, simplement connectés. 

Cette statue, c’est le symbole de la fantastique aventure humaine que je vis depuis toutes ces année avec mes collègues Agrilys et mes collègues accompagnateurs grâce à qui je continue de grandir. Alors merci d’être à mes côtés !

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